Une mère sous influence est un thriller intimiste et familial facilement adaptable en France. L’une des forces du roman réside dans l’empathie avec l’héroïne tout au long de la croisade solitaire qu’elle mène afin d’innocenter sa meilleure amie. Elle n’agit ni par intérêt, ni pour sauver sa peau – mais par amitié, par pur altruisme. À travers le thème de l’amitié, le livre explore une question intime, et universelle : celle de la maternité. Et, de façon plus précise, le roman de Patricia MacDonald interroge le thème contemporain du baby blues. Qu’est-ce qu’être une bonne mère ? Quelle pression sourde la société lui fait-elle subir, l’obligeant à aimer son enfant, à être rayonnante, heureuse, aimante – à incarner l’image de la maternité triomphante telle que la société l’exige ? Depuis peu, ont fleuri sur Internet toutes sortes de réponses à ce diktat implicite. Avec cette affirmation revendiquée : la possibilité, à certains moments, d’être une mère faillible, voire une mauvaise mère.
Des blogs de femmes témoignant de leurs failles, de leurs erreurs, de leurs faiblesses… tentent de tempérer cet impératif de perfection. Une mère sous influence ne parle que de cela. Claire fait une dépression post partum, et elle qui a toujours été volontaire, travailleuse et forte, ne peut pas se supporter défaillante. Cette impossibilité à abdiquer, à accepter sa faiblesse et à demander de l’aide l’entraîne dans une spirale infernale dont seule son amie va la sortir. Cette question de la maternité, on pourrait tous se la poser – on se l’est tous posée. Et c’est tout le sel et le sens du roman que de transformer en thriller cette évidence expérimentée par tous : la mère parfaite n’existe pas ! Une mère reste une femme normale, avec ses secrets, ses défauts, ses fêlures.