Le 15, c’est le SAMU, le 17, c’est la POLICE ; mais le 18, c’est « LES POMPIERS ». Une originalité sémantique. C’est le seul numéro qui, derrière une fonction d’urgence, désigne des gens. Des gens comme vous et moi. Sauf qu’ils risquent leur vie pour le citoyen lambda au travers d’actions héroïques souvent, dérisoires parfois, banales presque toujours. Donc, des gens qu’on appelle « pompiers » ; disons Malavoie, Grand, Alex…. Les jours s’égrènent entre des serpents qu’on extrait des toilettes, des baignoires qui fuient, des chats égarés, des appartements qui flambent et des morts en pagaille. Heureusement, il y a le sexe… plus ou moins heureux, plus ou moins maladroit… Le roman de Ludovic Roubaudi parle d’eux. De leur engagement, de leur jeunesse, de leurs réactions et de leur comportement. De leurs peurs et de leurs désirs. C’est la singularité du livre.
Écrit à la première personne, il fait l’état des lieux des sentiments d’un jeune sapeur. Il raconte de manière crue, brutale, l’irruption d’un personnage féminin dans un univers d’hommes, habitués à avoir comme seul miroir, eux-mêmes. Entre feu et flamme, entre désir et refus, ils doivent apprendre, non pas un nouvel ordre des choses, mais une nouvelle manière de l’appréhender, jusqu’à l’acceptation, jusqu’au renoncement consenti. Sans pour autant renoncer à la vie, aux hasards qu’on précipite, aux situations qu’on apprivoise, au sexe… L’irruption d’une femme, dans ce milieu idéalement marqué du sceau masculin, ne va pas sans quelques entorses.