Comme son nom l’indique, Clandestin parle des sans-papiers, thème a priori délicat, chargé de fantasmes et porteur de polémiques… Ici pourtant, nous avons voulu nous tenir à l’écart des jugements de valeur en restant sur le constat, en regardant vivre le jeune Salif. Résolument centré sur l’individu, le film ne raconte pas une histoire de clandestins, mais celle de CE jeune homme-là, unique et fragile, porteur d’une humanité irréductible et donc tellement universelle. Cette approche nous semble plus pertinente et plus forte qu’aucun discours militant, quel qu’il soit.
Clandestin donne à voir le parcours de Salif avec ses aspects positifs et ses aspects négatifs, comme la vie. On a peur, on a froid et on a faim avec Salif, mais aussi on rit et on est amoureux avec lui. Le film raconte une réalité âpre et violente, mais à travers le prisme de l’énergie bouillonnante d’un jeune homme de 18 ans.
Ce regard posé sur la réalité, s’exerce à double sens : nous qui regardons Salif et Salif qui nous regarde. Nous voulons faire du téléspectateur une petite souris qui observe sans être vue et découvre avec Clandestin une autre réalité, un monde parallèle aux multiples facettes qu’il ne connaît pas, fait tout à la fois de candeur et de débrouillardise, d’entraide et d’arnaque, tour à tour violent et cocasse…